Si Arthun m’était conté….
Les premiers documents attestant de l’existence de notre village datent de 943. Le premier nom est ARTIDUNUM, inscrit dans le recueil des chartes de Cluny. Ce nom, ARTIDUNUM, associe deux origines : une celtique à cause du préfixe AR et une gallo-romaine, DUNUM, qui signifie forteresse ou place.
La villa Artidunis est mentionnée en 943, avec une église en 981, parmi les possessions de l’abbaye de Cluny. La paroisse est attestée au 13e siècle, l’église prieurale devenant paroissiale. La commune rassemble 12 écarts : un gros hameau aux Trouillères, où un lavoir est construit en 1922 (le hameau compte 90 habitants au début du 20e siècle), d’autres à Châtel, Biterne, les Breteaux, chez Meynet, Pied du Mont, la Presle, les Rameaux, le Riou, les Rouiarts, le Solat, la Terrière, avec quelques fermes isolées : la Moresse, chez Platon, la Loge. Le château de la Presle (famille attestée au 14e siècle), qui possédait quatre étangs, passe au 17e siècle de la famille Desgouttes aux Rochefort, puis au 18e siècle aux Bessey, aux Meygret et au 19e siècle aux Courtin de Neufbourg.
Cette époque marque le début d’une paix toute relative après de longues périodes d’invasions. Des communautés villageoises se développent, dépendant d’un seigneur ou d’un grand monastère. Pour Arthun, le décor est planté : un petit seigneur, des moines et des « vilains » pour défricher et nourrir tout le monde. Au gré des alliances seigneuriales et actes ecclésiastiques, Arthun dépendait pour la cure, de Pouilly les Feurs, qui obéissait à la grande Abbaye de Cluny, et ce jusqu’en 1790.
Le village s’est trouvé à partir de 1200, sous la coupe seigneuriale de puissants seigneurs de Couzan. Pendant la guerre de Cent ans, ils permettent en octobre 1438, de reconstruire les murailles qui ceinturaient le bourg en se servant de la forteresse primitive en bois pour que les arthunois puissent se protéger des bandes de brigands, essentiellement anglais et gascon que l’on appelait les « Routiers ». Ce château ne comportait pas de donjon, pas de grosse bâtisse. On peut l’imaginer facilement en consultant le plan ci-dessous.
C’était un quadrilatère irrégulier de 3000 mètres carré de superficie, aux angles munis de tour. L’église servait comme partout de maison commune, mais aussi de tour de guet, puisqu’elle était comprise dans l’enceinte, adossée à la tour sud-ouest.
Une bande armée était-elle signalée ? La cloche sonnait, les gens des écarts arrivaient, poussant leur troupeau, et les portes se fermaient. Ce n’est que très récemment au cours du 20ème siècle, que la plupart des murs anciens ont été démolis et les fossés comblés. Il subsiste la tour accolée à l’église et encore çà et là des vestiges de l’enceinte.
Le nom ARTHUN commence à apparaître au 16ème siècle après bien des transformations. Son orthographe sera définitive au 18ème siècle, à l’occasion de l’élaboration officielle des premières cartes géographiques réalisées sur le terrain par la famille Cassini sous le règne de Louis XV.
A la révolution en 1791, Arthun est devenu une commune. Le village comptait 80 feux avec une moyenne de 6 ou 7 personnes par feu, ce qui fait environ 500 habitants. Le 19ème siècle en fera un gros bourg. Les villageois seront essentiellement agriculteurs et quelques rares artisans tels que : tailleur d’habits, cafetier, maréchal-ferrant, charpentier…
L’urbanisation s’est étendue autour du bourg le long de la D 68, à l’ouest du bourg (chez Meynet, Beaune, Ribot) et le long de la D 3008 au nord (Baloye). La moitié est de la commune comprend une importante zone d’étangs, exploités pour la pêche en eaux douces ; un réserve naturelle occupe le site des deux étangs à Biterne. Une féculerie s’est installée aux Trouillères dans la première moitié du 19e siècle (fonctionnant avec un manège puis à la vapeur à partir de 1861).
Le début du 20ème siècle est marqué, après la guerre de 14-18, par un exode rural et la lente diminution du nombre d’agriculteurs. Mais après la deuxième guerre, la proximité des industries de Boën maintient la population. Les fouilles archéologiques du 19e siècle ont exhumé des tegulae chez Platon, aux Bessets, au Solat, à Biterne, à Beauvoir, au cimetière du bourg, à l’Annet, à la Garde, témoignages du peuplement ancien de la commune. Une bague en or du haut Moyen Age a été trouvée en 1884 à la Garde.
* Vous trouverez ci-dessous des articles de la rubrique “Si Arthun m’était conté”, écrits par Marie Claudette MERLE-THEVENET et publiés dans les bulletins municipaux.